Les animaux au Moyen Age en Occident

Le serpent
Le serpent médiéval est l'héritier d'une longue tradition antique du point de vue symbolique. Le serpent le plus célèbre de cette période est bien évidemment le serpent tentateur de la genèse, celui-là même qui conseilla à Eve de prendre le fruit, acte qui chassa l'homme du paradis. Le serpent représente Satan ou l'un de ses sbires. L'expression, "langue de serpent", bien attestée au Moyen Age, répond à la même logique de tentation et de mensonge. Le serpent possède néanmoins quelques vertus car certaines représentations de crosses pontificales, la font se terminer par une tête de serpent. Ils se basent entre autre sur l'évangile selon Saint-Matthieu : Jésus dit aux siens qu' "il faut être prudent comme le serpent". (Matthieu 10, 16)

Plusieurs types de serpents sont renseignés dans les bestiaires. Ce sont des créatures viciées, fourbes et rusées. Les serpents sont tous venimeux mis à part la couleuvre qui n'a pas toujours son venin avec elle. L'aspic est cruel mais il est plus souvent attesté que son venin ne fait qu'endormir. L'aspic aime la musique. Pour en attraper un, il "suffisait" de jouer d'un instrument ou de chanter pour endormir sa vigilance. Mais l'aspic est malin et parvient à se boucher les oreilles.
La ruse de l'aspic est telle qu'elle lui permet d'échapper au piège tendu par ce chasseur. En effet, chanter permet en principe d'amadouer un tel animal. Il se bouche néanmoins les oreilles.
La vipère est encore pire. Elle se cache en attendant que ses proies soient à sa portée. La couleuvre a des dents qui causent de douloureuses blessures. Elle aime bien le lait. L'amphisbène est une sorte de chef de guerre des serpents. Il précède les troupeaux de serpents et leur donne des ordres. Il a deux têtes : l'une est à l'emplacement de sa queue. Ce n'est toutefois pas le roi des serpents : ce rôle est dévolu au basilic Le céraste est également un serpent imaginaire : il a deux cornes. Il existe bien d'autres serpents évoqués dans les bestiaires.
