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La licorne

 

 

On parle déjà de la licorne dans la Grèce antique, mais le sens qui lui est donné diffère de celui du Moyen Age.

 

Les descriptions d'une licorne varient beaucoup d'un auteur à l'autre. Tous lui attestent cependant la longue corne brillante qu'elle a sur le front. Elle  sert à éloigner les démons. Tout objet qui entre en contact avec une telle corne se purifie. Elle peut aussi identifier les poisons mortels. La corne de licorne est très recherchée. Mais comment s'en procurer ?

 

En réalité, cela relève de l'exploit. La licorne est un animal dangereux et rapide. La seule manière d'en attraper une est d'utiliser une femme vierge comme appât. La licorne est en effet attirée par l'odeur de la virginité. Toutefois, trop fière pour se laisser asservir, elle se laisse mourir en captivité. La licorne symbolise le Christ car son unique corne montre que Dieu et le Christ ne font qu'un. 

 

 

Cette enluminure datant d'environ 1230 représente à merveille le piège qui est tendu à la licorne. Une jeune vierge sert d'appât tandis qu'un soldat surprend la créature et la tue. La licorne est un être si pur qu'en tuer une est un acte abominable. La tristesse de la scène et l'apparence mauvaise du soldat en témoignent.

Toutefois, la présence de telles cornes dans des abbayes ou autres lieux est un fait attesté. Ce sont en réalité des dents de Narval qui étaient prises tant au Moyen Age qu'aux Temps Modernes comme des cornes de licorne. Chez le Narval mâle, l’incisive supérieure gauche grandit fort et peut atteindre 3 mètres.

Les cornes que les auteurs médiévaux attribuaient à la licorne appartenaient en fait au narval, créature qui leur était inconnue.

Bibliographie :

DELCOURT Thierry, "La licorne et l'éléphant" dans TESNIERE Marie-Hélène et DELCOURT Thierry (dir.), Bestiaire du Moyen Age : les animaux dans les manuscrits, Paris, Somogy, 2004, p. 55 à 66.

 

La thèse de Bruno Faidutti "Images et connaissance de la licorne (din du Moyen Age - XIXe sicèle)" se trouve en ligne à l'adresse : http://www.faidutti.com/unicorn/theselicorne1.pdf et http://www.faidutti.com/unicorn/theselicorne2.pdf.

La licorne est donc un animal vertueux de par sa pureté. Se basant sur les dires des bestiaires, la classe aristocratique n'hésita pas à affubler ses écussons de la figure de la licorne.

 

Il existe une connotation péjorative chez certains auteurs pour la licorne. Ils la trouvent cruelle car elle requiert une jeune vierge comme appât. Ils l'associent dès lors au diable.

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