L'éléphant

Le grand ennemi de l'éléphant est le dragon, symbole de Satan. Il recherche le sang très froid de l'éléphant car lui-même en a un très chaud. Plusieurs illustrations médiévales représentent ainsi les combats entre un éléphant et un dragon.

L'éléphant est un animal obéissant, serviable, de bonne nature mais il est aussi intelligent. Le seul défaut qui lui semble parfois attribué est d'être un peu peureux. Il redoute par exemple des animaux bien plus petits que lui tels que la souris.

Les auteurs de bestiaires pensaient que l'éléphant était un instrument de la justice en Inde et qu'il s'asseyait sur les condamnés à mort.

L'éléphant médiéval est très vertueux. Il est considéré comme le plus grand et le plus fort de tous les animaux. L'éléphant est fidèle à sa compagne par nature et est réputé pour sa chasteté. L'éléphant quel qu'il soit n'a de rapport charnel que dans un lieu précis d'Orient. La femelle éléphant accouche dans l'eau, à l'abri des regards, tant elle est pudique.

Le dragon et l'éléphant sont loin d'êtres amis d'après les bestiaires. Voici l'exemple d'un combat acharné entre ces deux animaux puissants.

L'éléphant n'était pas une bête inconnue en Occident. Plusieurs familles d'origine aisée en possèdent. Le roi d'Angleterre Henri III (1207-1272) en avait lui-même un. Un éléphant en particulier fut célèbre au Moyen Age : Aboul-Abas. Il s'agit ni plus ni moins d'un éléphant offert à...Charlemagne. Le donataire n'est autre que le calife lui-même. Le grand mammifère passa un certain temps à Aix-La-Chapelle, la capitale de l'Empire carolingien. L'importance de cet éléphant s'explique par le fait qu'il est le premier de son espèce à arriver en Occident depuis quatre siècles. Il fascina donc toute une série de personnes et des témoignages écrits nous ont été gardés.

Bibliographie :

DELCOURT Thierry, "La licorne et l'éléphant" dans TESNIERE Marie-Hélène et DELCOURT Thierry (dir.), Bestiaire du Moyen Age : les animaux dans les manuscrits, Paris, Somogy, 2004, p. 55 à 66.