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L'ours

 

 

L'ours est le roi de la forêt dans les mentalités de l'époque, parfois même le roi des animaux. Il est sur ce point concurrencé par le lion. L'ours est très bien représenté dans les légendes orales.

 

L'ours est néanmoins réputé pour sa violence, plus particulièrement lors des rapports charnels. Les femelles, plus encore que les mâles, aiment les rapports sexuels fréquents. Mais à ce propos, dans la tradition antique et médiévale, l'ours est un cousin de l'homme car il s'accouple comme lui. Pour l'Eglise il est donc nécessaire d'expliquer les différences entre l'ours et l'homme. L'ours sera dès lors dévalorisé.

 

 

 

 

 

La Bible n'est pas tendre avec l'ours, les pères de l'Eglise non plus. Pour ce faire, elle promeut le lion, bien plus vertueux. Les hommes d'Eglise l'associent à Satan et se plaisent à rappeler les caractéristiques négatives de l'ours qui sera dès lors associé à quatre des sept péchés capitaux. Tout d'abord, il est associé à la colère car il se montre agressif lorsqu'on l'approche. Il aussi rapproché de la paresse car il hiberne. Il est également gourmand car il mange tout ce qui lui tombe sous la dent et particulièrement du miel. Enfin il est associé à la luxure car il se plait à violer des jeunes filles. L'ours est le diable et le saint est plus fort que lui. En effet, nombreux sont les récits hagiographiques, c'est-à-dire les vies de saints, qui mettent en scène les ours comme ennemis des saints.

Le fait que l'ours soit un goinfre l'associe logiquement au péché de gourmandise. Et ce que l'ours prise par dessus tout, c'est le miel. Dans cette illustration, il doit néanmoins affronter les abeilles, insectes courageux et solidaires.

Mais des idées plus positives sur l'ours sont également présentes dans les bestiaires. Les oursons sont faibles à la naissance. Certains disent que les femelles les délaissent mais d'autres justement pensent qu'elles les lèchent sans cesse et que cela leur permet de s'endurcir. L'instinct maternel de la femelle ours est donc mis en avant dans ce cas de figure.

 

De nombreux montreurs ont des ours enchainés et domestiqués. Mais de tels ours ne sont pas plus respectés que les sauvages pour autant. Bien au contraire,  ils sont raillés car ce sont des bêtes de cirques, des objets de divertissement.

Des ours domestiqués parcourent l'Europe médiévale. Mais leur rôle de divertissement leur confère une bien piètre image aux yeux de l'homme de cette époque.

 Bibliographie :

PASTOUREAU Michel, L'ours : histoire d'un roi déchu, Paris, Seuil, 2007.

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